Plus qu’une alternative à la soudure classique (MIG-MAG ou TIG) ou à la soudure par faisceau d'électrons, la soudure laser est une technique de haute précision. Avec ses propres particularités, elle présente un large spectre d’applications aux nombreux avantages pour les industriels. Mais connaissez-vous bien cette technologie laser et son usage dans l’industrie ? Quels sont les matériaux qui peuvent être soudés au laser, et les secteurs d’activité dans lesquels le soudage laser est particulièrement apprécié ? Dans ce dossier, retrouvez tout ce qu’il faut savoir sur la soudure laser !
Acronyme de l’anglais Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation, le LASER est un faisceau de lumière concentrée. Apparue dans les années 1960, cette technologie en constante évolution est largement utilisée dans l’industrie, notamment pour le soudage.
Elle permet d’effectuer une soudure de précision, appréciée dans de nombreux secteurs industriels – de l’aéronautique au domaine médical.
La précision n’est pas la seule qualité de la soudure laser, loin s’en faut. Réalisée sans apport de métal, cette soudure dite autogène est particulièrement esthétique et peut être réalisée sans déformation de matière. Elle offre également une grande résistance mécanique et permet de réaliser des assemblages étanches.
Avec une zone affectée thermiquement très réduite, la soudure au laser permet de travailler à proximité de composants fragiles comme le verre. Ce type de soudure est par ailleurs compatible avec de nombreux matériaux, y compris des pièces magnétiques comme les aimants, contrairement à la soudure par faisceau d’électrons.
Parmi les principaux avantages de la soudure laser se trouve aussi l’automatisation de la technologie, qui permet la maîtrise de la pénétration de la soudure et la répétabilité du process.
Pas moins de 9 normes s’appliquent aux métiers de la soudure, pour des questions de sécurité et pour garantir la qualité des résultats grâce à un système de contrôle. Les principales normes laser à connaître sont les suivantes :
D’autres normes existent et s’appliquent dans des secteurs spécifiques comme l’aéronautique ou l’aérospatial – comme la norme ISO 24394 sur la qualification des soudeurs.
Plusieurs technologies laser sont utilisées pour la soudure. La plus ancienne, qui sert encore pour le plastique, est le soudage laser CO2 (dioxyde de carbone), un laser à gaz.
Idéal pour la micro-soudure, le laser Nd:YAG est malheureusement coûteux. Plus récents, les types de lasers à diode et à disque offrent des capacités intéressantes pour le marquage et l’usinage des matériaux métalliques. Parmi toutes les technologies, le laser fibré ou à fibre (composé d'une fibre optique) est le plus polyvalent et sans maintenance. Derniers arrivés mais de puissance encore limitée, les lasers verts et bleus sont intéressants pour l’usinage du cuivre et de l’aluminium de faibles épaisseurs. La longueur d'onde de ces types de laser diffère et ont une influence sur la zone de soudure.
Envie d'en savoir plus ? Retrouvez la comparaison entre le laser pulsé et le laser continu !
On distingue différentes techniques d’utilisation du laser en soudure :
Réalisé en salle blanche, l’usinage au laser permet de minimiser la présence de particules pouvant contaminer la pièce. Les pièces produites sont alors emballées en doubles sachets, et protégées avant de quitter l’environnement propre de la salle blanche.
La micro-soudure laser est une technique de soudage adaptée aux pièces sensibles, en particulier :
Grâce à un échauffement maîtrisé, la micro-soudure laser permet de conserver l’intégrité fonctionnelle des pièces sensibles tout en produisant une soudure parfaitement esthétique.
Le titane est un métal léger et résistant, qui plus est, amagnétique et biocompatible. Plébiscité dans les secteurs aéronautique et médical, ce métal est néanmoins sujet à inflammation en cas d’échauffement. Si la soudure sur titane demande des précautions particulières, le laser convient bien au soudage de ce métal du fait d’un échauffement très localisé.
Métal haut de gamme, le nickel est un matériau résistant à plusieurs titres : mécanique, à la température et à la corrosion. Comme ses alliages (Inconel®, Invar® et Kovar®), le nickel se soude bien au laser. Le soudage laser du nickel est courant, notamment dans l’industrie chimique, l’aéronautique et le nucléaire.
Très bon conducteur d’électricité et de chaleur, le cuivre est délicat à souder au laser car il réfléchit la lumière. Les risques de fissuration, de déformation et d’autres défauts réactionnels sont importants.
Souder le cuivre au laser demande donc de la rigueur. Une analyse fine de ses alliages (bronze, étain, laiton…) est nécessaire avant de s’attaquer à la soudure. Toutefois, les très récents lasers bleus et verts donnent des résultats prometteurs.
Invar® et Kovar® sont deux des alliages de fer et de nickel. Ayant des coefficients de dilatation modestes, ils sont souvent présents dans des assemblages verre et métal. Ferromagnétiques, ils entrent fréquemment dans la fabrication de pièces sensibles et chères comme les tubes cathodiques pour rayons X.
Leur principal défaut est d’être oxydables à l’état brut, ce qui les rend hypersensibles à la corrosion. La soudure laser s’avère parfaitement adaptée à leur assemblage, en mode pulsé comme continu.
Grâce aux différents types de laser, le soudage laser est compatible avec de nombreux matériaux, dont l’aluminium. Tout est question de paramètres.
Alors que ce métal léger et conducteur plébiscité dans l’industrie est un matériau réfléchissant difficile à souder, la soudure laser convient parfaitement à l’aluminium et ses différents alliages. Elle permet également de limiter la déformation des pièces
Une soudure laser hétérogène est une soudure permettant d’assembler différents alliages ou matériaux entre eux. Par exemple ? Une soudure laser vanadium et titane, ou cuivre et aluminium.
C’est un vaste sujet sur lequel travaillent les laboratoires et la recherche. L’objectif : pouvoir obtenir une soudure laser parfaite, quels que soient les matériaux utilisés. La soudure hétérogène entre Invar® et inox fait actuellement l’objet de recherches pour l’industrie spatiale.
L’inox fait partie des aciers inoxydables, qui se distinguent en 3 grandes familles :
Seule technique de soudage permettant de souder les inox magnétiques, la soudure laser est adaptée à l’assemblage des aciers inox austénitiques. À noter : une analyse des risques de fissuration de la matière est possible (et conseillée) avant de souder des pièces inox, notamment pour les aciers inoxydables austénitiques qui ont tendance à fissurer à chaud.
Avantageuse sur la durée, la soudure laser présente un intérêt économique, en amont comme en aval. Ne nécessitant pas de reprises mécaniques ou de retouches comme la passivation et le polissage, elle offre un gain de temps au niveau du traitement, de la préparation et de la manipulation des pièces.
Avec un environnement préservé et l’utilisation de technologies stables, le soudage au laser présente un faible taux de rebut. Le prix global d’une soudure laser peut donc s’avérer moins élevé que celui d’autres technologies.
D’abord parce que le coût d’une machine est très élevé. Il faut donc avoir un grand nombre de pièces à réaliser pour rentabiliser l’acquisition d’un laser. Par ailleurs, le laser est une technologie de pointe nécessitant des compétences spécifiques, soumises à une réglementation stricte (en application de la norme relative à la qualification des professionnels de la soudure ainsi qu’aux règles de sécurité liées à la dangerosité d’un faisceau laser).
Confier des travaux de soudage laser à un sous-traitant est donc souvent la meilleure solution. Dans ce cas, il est préférable de privilégier une sous-traitance industrielle made in France pour bénéficier d’une relation étroite avec le sous-traitant, essentielle en phase préparatoire, et d’un meilleur respect des délais favorisé par la proximité.
L’utilisation des lasers dans l’industrie n’est pas limitée au soudage. Selon les technologies, plusieurs usages sont permis.
Répondant aux nombreuses normes qui régissent le secteur, la soudure laser est partout : du plus petit équipement électronique au moteur.
Ses atouts ? La polyvalence, la fiabilité du laser et l’étanchéité de la soudure qui s’avère capitale pour résister à la pression atmosphérique à laquelle sont soumis les composants.
Le nucléaire est une filière stratégique, sérieusement encadrée par une réglementation contraignante et un système qualité très poussé. Ici encore, la soudure laser est capable de répondre aux exigences du secteur. On l’utilise notamment dans l’assemblage en moyenne série de pièces techniques pour les centrales nucléaires, comme des vannes ou des éléments de sécurité.
La précision et le rendu parfait d’un soudage au laser sont très recherchés dans la fabrication de dispositifs médicaux implantables (des pacemakers titane). Sans apport de métal, cette technique assure la biocompatibilité des implants. Réalisée en salle blanche, la soudure laser est hermétique et garantit l’absence de particules parasites lors d’une implantation en chirurgie.
Dans le secteur de la mobilité et dans l’industrie automobile, la soudure laser sert notamment à souder les cellules qui composent les batteries. Ses caractéristiques techniques sont un réel atout dans la fabrication de ces éléments : stabilité dans le temps, préservation de l’intégrité des pièces sensibles, compatibilité avec des matériaux conducteurs comme l’aluminium...
Une fois de plus, la soudure laser est capable de répondre aux contraintes de cette filière hors du commun, à savoir : travailler sur des matériaux légers, avec des matériaux et des assemblages résistants, garantissant l’étanchéité et la fiabilité des pièces.
Apparues dans les années 1960, les technologies laser et leurs applications dans l’industrie ont considérablement évolué depuis. Précise et esthétique, la soudure laser est compatible avec de nombreux matériaux. Étanche et résistante, elle répond aux contraintes poussées de certains secteurs exigeants comme le nucléaire, le médical et l’industrie aérospatiale.
Cependant, le soudage au laser nécessite un savoir-faire de précision qui ne laisse aucune place à l’improvisation. Une étude de faisabilité et la rédaction d’un mode opératoire de soudage (DMOS) peuvent être nécessaires, voire obligatoires, en amont de la soudure. Une exigence qui doit vous inciter à choisir votre sous-traitant avec soin !