Zoom technique

Zoom sur les tests non-destructifs Cofrend, rencontre avec Cédric Munoz

Dans un projet de soudage laser, la qualité n’est pas une option, c’est une exigence établie dès l’étude préalable. Les contrôles et les méthodes sollicitées sont pensés pour assurer l’exactitude et la conformité aux standards les plus élevés de la pièce conçue. 

En ce sens, les tests non-destructifs se révèlent de véritables alliés pour tester la tenue mécanique ou encore l’étanchéité d’un cordon de soudure. Plus besoin de couper ou de compresser : des techniques de pointe sondent les pièces sans les abîmer. Une expertise précise, encadrée par une certification, la Cofrend. Rencontre avec Cédric Munoz, expert en tests non-destructifs chez Laser Rhône Alpes. 

Quelle est votre mission ? 

Je suis responsable de production, certifié Cofrend niveau 2. Au quotidien, je réalise des tests non-destructifs, notamment le ressuage, où l’on utilise un liquide coloré ou fluorescent pour détecter les défauts sur une pièce sous une lampe UV.

Je suis également chargé des tests d’étanchéité, en traquant les fuites avec l’hélium comme gaz traceur.

La Cofrend : garant des tests non-destructif en France
Depuis 1967, la Cofrend (Confédération française pour les essais non-destructifs) structure et valorise les tests non-destructifs. Aujourd’hui, l’organisation est devenue une référence nationale et internationale dans ce domaine. Elle certifie les compétences des professionnels et harmonise les pratiques dans des secteurs exigeants : aéronautique, nucléaire, automobile…
Mais la Cofrend ne se limite pas à la certification : elle pilote aussi la recherche et le développement des techniques, garantissant la sécurité, la qualité et la conformité aux normes les plus strictes des infrastructures industrielles.

La certification en chiffres

  • 39 centres d’examen

  • 160 examens ouverts à l’inscription

  • 20 organismes de formation

« À l’origine, la certification Cofrend est une exigence des secteurs du nucléaire, du pétrole et du gaz, qui avaient besoin de tester des pièces sans pour autant les détruire. En centrale nucléaire par exemple, les soudures sont testées régulièrement pour prévenir toute panne ou dysfonctionnement. »

Sébastien Lafaye, Docteur en science des matériaux et directeur de Laser Rhône Alpes

Quels sont les tests non-destructifs les plus courants ? 

Radiographie, ressuage, recherche de fuites à l’hélium… Les tests non-destructifs permettent de détecter les défauts courants et moins courants dans des soudures. 

Ces techniques contrôlent des pièces de grande valeur sans les endommager – là où une approche destructrice, comme la découpe, n’est pas envisageable – et garantissent sa solidité et sa fiabilité.

Dans l’aéronautique, par exemple, ces tests détectent les micro-défauts qui, sous conditions extrêmes de température et de vibration, pourraient fragiliser les pièces.

Comment devient-on opérateur certifié ? 

Pour devenir un expert en tests non-destructifs, il faut obtenir la certification Cofrend via une formation et un examen technique. 

La formation au niveau 2 en ressuage, par exemple, s’étend sur une semaine et se conclut par deux jours d’examen technique. On y apprend à maîtriser les méthodes et produits, tout en étudiant les défauts courants qui peuvent survenir lors de procédés comme la fonderie ou l’usinage. 

Ensuite, tous les cinq ans, les opérateurs doivent justifier de leurs compétences en fournissant un rapport des projets contrôlés, et repasser un examen tous les dix ans.

Les 3 niveaux de certification de la Cofrend

  • Niveau 1 (opérateur) : réalise des tests non destructifs sous supervision. Formation requise : 40 à 80 heures.

  • Niveau 2 (technicien) : analyse et valide les résultats. Formation requise : 80 à 160 heures.

  • Niveau 3 (expert) : supervise les tests et la gestion des procédures. Formation requise : 160 à 240 heures.

Quelles sont les particularités des tests non-destructifs pratiqués par Laser Rhône Alpes ? 

Pendant la formation délivrée par la Cofrend, on travaille sur de grosses soudures mécaniques type TIG, des soudures de chaudronniers et pas sur des soudures inférieures à deux millimètres comme nous avons l’habitude en soudage laser. 

Chez Laser Rhône Alpes, ces techniques innovantes sont appliquées sur des matériaux comme l’inox ou l’Inconel® (alliages à base de nickel), pour repérer des défauts invisibles à l’œil nu. Ce sont des tests qui s’adaptent aux exigences de la microsoudure

Envie d’en savoir plus sur les métiers de la soudure laser ?

S'abonner aux newsletters

Inscription avec succès