MEDICALPS : comment s’organise l’innovation médicale en Rhône-Alpes ?
Depuis bientôt quatre ans, Laser Rhône Alpes, certifiée ISO 13485 et forte de son expertise en soudage laser dans le domaine médical, fait partie du cluster de la health tech régionale, MEDICALPS. Quelle est sa mission ? Rencontre avec Pierre Boogaerts, responsable de la communication de l’association.
Pouvez-vous nous présenter MEDICALPS ?
Pierre Boogaerts – MEDICALPS est le cluster des technologies de la santé de l’arc alpin. L’association a été créée en 2000, et représente à ce jour un réseau de 130 membres : start-ups, grands groupes, centres de recherche, universités et collectivités issues du domaine des technologies médicales. Le rôle de MEDICALPS est d’animer et de fédérer cette communauté. On accompagne les entreprises dans leur développement, et notre rôle est de structurer et catalyser les forces de la filière des technologies de santé au niveau local, national et international.
Une phrase résume très bien l’ambition première de l’association : « par des entrepreneurs, pour des entrepreneurs ».
Comment le corps médical est-il représenté au sein de MEDICALPS et des entreprises de la « healthtech » ?
P.B. – C’est un secteur dans lequel l’innovation prend un temps long, pour des raisons de protocoles de tests et de normes de sécurité très strictes. Avoir le soutien d’une équipe médicale est souvent un plus. Ces entreprises sont très souvent associées au corps médical, ne serait-ce que pour les phases de tests cliniques. Il n’est pas rare non plus que des médecins se lancent eux-mêmes dans l’entreprenariat. Au sein de nos membres, nous comptons par exemple le CHU de Grenoble et le CIC-IT, qui accompagnent la maturation de dispositifs médicaux innovants, évaluations précliniques et cliniques.
Pouvez-vous nous citer quelques « success stories » ?
P.B. – Il y en a beaucoup, comme Pelican Health ou encore Grapheal, qui a été mis en avant au CES. Plus récemment, je pense à The Element Biotechnology et Emoface, qui font partie de nos adhérents. Emoface est une application qui permet aux enfants atteints d’un trouble du spectre autistique (TSA) de déchiffrer les émotions des visages. Les deux entreprises ont chacune remporté le prix WomeninTech et de nombreux autres prix. On peut aussi évoquer Minitubes, qui a été fondé dans la région en 1948 : il s’agit d’une référence mondiale dans la fabrication d’implants cardio-vasculaires et de cathéters.
Quels sont, selon vous, les enjeux du secteur médical aujourd’hui ?
P.B. – Il y a la miniaturisation, bien sûr, mais aussi ce qu’on appelle la « low tech », pour répondre à des grands enjeux RSE. On parle également beaucoup de médecine 6P : préventive, personnalisée, prédictive, participative (pour mieux inclure le malade dans les décisions en lien avec ses soins), pertinente ou basée sur les « preuves » et, enfin, pluriprofessionnelle.
Parmi les missions de MEDICALPS, soutenir les sous-traitants de la région est très important…
P.B. – L’idée est de montrer la force et le savoir-faire des sous-traitants certifiés santé de MEDICALPS. L’objectif est aussi de mettre en lien les donneurs d’ordre et les sous-traitants. Certains de nos membres ignorent parfois que le savoir-faire, le produit ou l’expertise dont ils ont besoin se trouvent souvent à quelques kilomètres.
Laser Rhône Alpes fait partie de notre groupe d’une vingtaine de sous-traitants comme STMicroelectronics, spécialiste en micro-électronique, Technidata ou SQI, des logiciels innovants pour la médecine. Ensemble, nous avons créé une Suppliers Force by MEDICALPS : notre objectif est d’offrir plus de visibilité à nos sous-traitants, de mutualiser nos actions et de partager nos best practices pour participer au plan Innovation Santé 2030. Ici, l’ambition est de renforcer la souveraineté de la France en Europe en matière d’innovation dans le domaine de la santé.
Laser Rhône Alpes nous a accueillis fin novembre (voir photo) pour notre première réunion. Nous envisageons de participer ensemble au prochain salon Medinov.